La peur (bilingüe)

J’ai découvert la peur. Avant je ne connaissais pas l’odeur, ni la couleur. La peur, maintenant elle est en moi, insistante, présente. Je me regarde et je ne vois que le pathétique. Je ne vois que le désastre. La peur en mémoire, joli cadeau. Tu dois sublimer dans les poèmes, dit-elle. Comme s’il était possible de sublimer la sublimation. On croit parler à un cœur et c’est un entrejambe qui vous répond. Un sexe imaginaire. Les vrais sexes ont une odeur, ils ne ressemblent pas à des lettres recyclées changeant de destinataire. Si j’avais un peu de bon sens je laisserais tomber, immédiatement. Avant la peur, j’aurais laissé glisser dans mon dos, sans un regard vers le négligeable de la non-réalité. Mais, il y a comme un impossible dans la fuite. La peur rend suicidaire la fuite. La défaite, semble vous poursuivre chaque jour plus mordante. Les rituels ont un sens caché, il faut procéder au sacrifice de l’absurde. Il faut s’offrir au feu purificateur de la haine. Brûler les mots recyclés. Il faut tuer toute poésie en moi.

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El miedo

Descubrí el miedo, antes no lo conocía, ni el olor ni el color. El miedo, ahora está en mí, insistente, presente. Me miro y solo veo lo patético, Solo veo el desastre. El miedo en memoria, hermoso regalo. Debes sublimar en los poemas, dice, como si fuera posible sublimar la sublimación. Creemos que hablamos a un corazón, y es una entrepierna quien responde, un sexo imaginario. Los verdaderos sexos tienen un olor, no parecen cartas recicladas cambiando de destinatario. Si tuviera un poco de sentido común abandonaría, inmediatamente. Antes del miedo, hubiese dejado deslizar en mi espalda, sin una mirada hacia lo despreciable de la no realidad. Pero, hay como un imposible en la huida. El miedo hace suicida la huida. La derrota parece perseguirte cada día más mordaz. Los rituales tienen un sentido escondido. Debemos proceder al sacrificio de lo absurdo. Debemos ofrecernos al fuego purificador del odio. Quemar las palabras recicladas, y matar toda poesía en mí.