sábado, 15 de octubre de 2011

Novalis. La fleur bleue et l’éternité


Les temps passés où l’on vit Dieu lui-même,
Manifesté dans sa jeune splendeur,
Vouer à la précoce mort, suprême
Élan d’amour, sa douce vie en fleur,
N’ayant point repoussé la coupe amère
Afin que cette mort nous fût plus chère.


Nos yeux brûlés d’angoisse et de regret
Pleurent ces temps perdus dans la ténèbre.
Rien ici-bas n’apaisera jamais
L’ardente soif en nous comme une fièvre.
Pour vous revoir encore, ô temps bénis,
Reprenons le chemin du cher Pays.


Ah ! pourquoi retarder notre retour ?
Depuis longtemps nos bien-aimés reposent.
Leur tombe clôt la course de nos jours,
La douleur vient, et le souci morose.
Poursuivre notre quête - que nous sert ?
Nos cœurs sont las, ce monde est un désert.


Illimité, mystérieux,
Un doux frisson traverse tout notre être.
J’ai cru surprendre au plus profond des cieux
L’écho lointain de nos tristesses :
Murmure, appel, nostalgique soupir
Des bien-aimés là-bas pleins de désir.
(Traduction Gustave Roud)

1 comentario:

Anónimo dijo...

Todo un detalle José María...te voy siguiendo, un abrazo.