miércoles, 29 de septiembre de 2010

Lettres à un ami philosophe.


Mon ami,


Je viens de finir le joli conte amoureux avec lequel tu régales nos sens. Merci.
Cependant, je te ferai le reproche de nous avoir laissé sur notre faim, dans une fin indéfinissable ; dont-on n’est même pas sur que ce soit une fin. Jolie pirouette que renvoyer le lecteur à ses propres fantasmes. Et c’est bien une plaisanterie de philosophe, que de répondre à une question par un doute…

Tu permettras que je te fasse quelques remarques « philosophiques ».

Tu sais bien qu’il y a une impossibilité à dire, à dire toute la vérité. C’est pourquoi, et peut-être, les mots sont vrais et tiennent au réel, et le silence, qui parle, une fiction… Il ne peut y avoir, par conséquence et dans l’écrit, que l’exposition des images, de soi. Et ceci nonobstant la sincérité de celui qui écrit.
Mais, il y a une chose à propos de laquelle tu as parfaitement raison : in fine, les actes parlent, eux.

A l’instar des amours auxquels s’adonnent les manants ingénus, dans les amours des philosophes, il faut être deux pour faire un Amour ; Un (le Désir) se divise toujours en Deux (l’Amour).
C’est pourquoi, l’unité –totalisante- est une illusion, dans laquelle les amants ne peuvent que s’ignorer, réellement et mutuellement.
Ce qui n’empêche point la fusion des corps et/ou l’illusion de l’unité, nous savons si bien nous mentir à nous-mêmes… Mais, c’est une tout autre histoire, ou il est davantage question de Soi que de l’Autre ; dans l’indétermination indifférenciée…

L’Amour véritable, ne peut naître que dans la tension dialectique, dans l’impossible identité des désirs ; dans la fracture qui situe l’Autre dans son Altérité, et la reconnait irréductible. C’est dans cette distance, qui fait sens et temps, que se construit l’Amour.

Si trop identique à moi, comment pourrais-je te reconnaître comme mon étoile?

Et pourtant, presque paradoxalement, quand on le rencontre pour la première fois, Son Amour, l’Amour véritable, on le reconnait immédiatement et les mots viennent naturellement : Où étais-tu ? Pourquoi as-tu tardé autant… ? Des mots qui semblent être-là depuis toujours, en attente d’être prononcés. Des mots sans beaucoup de sens, si l’on réfléchit bien. Mais dits comme jamais ils n’avaient été dits, ils prennent leur envol et laissent une trace dans le ciel…
Après cela, plus rien n’est comme avant, pour le bonheur ou pour le malheur…

Amitiés philosophiques.

1 comentario:

Índigo dijo...

C'est tellement vrai, tellement bien dit, philosophiquement parlant, que je reste bouche bée, touchée. Et quoi dire de plus ? Juste que j'aurais voulu étudier de la φιλοσοφία... mais je suis restée collée aux paroles et aux silences, dans ma langue, et dans d'autres langues... La φιλοσοφία, un jour peut-être. Mais qui sait ?, si ça se trouve, elle est déjà là, ma φιλοσοφία, et je ne le sais pas encore. Bises en indigo. ;-)